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L’évolution de la situation chez Thomas Cook

QUESTION ORALE DE M. FONTAINE À M. BORSUS, MINISTRE DE L’ÉCONOMIE, DU COMMERCE EXTÉRIEUR, DE LA RECHERCHE ET DE L’INNOVATION, DU NUMÉRIQUE, DE L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, DE L’AGRICULTURE, DE L’IFAPME ET DES CENTRES DE COMPÉTENCES, SUR « L’ÉVOLUTION DE LA SITUATION CHEZ THOMAS COOK »

Monsieur le Ministre, il y a quelques jours, vous vous en souvenez sans doute, je vous interrogeais au sujet de l’annonce de la faillite de Thomas Cook et les conséquences sur l’emploi en Belgique et particulièrement en Wallonie.

Suite aux dernières évolutions de ce dossier, je reviens vers vous afin d’en savoir plus sur les trois filiales belges du groupe, à savoir Thomas Cook Belgium, Thomas Cook Retail et Thomas Cook Retail Belgium, qui représentent 600 emplois.

On le savait au moment où j’ai rédigé ma question – mais bien entendu vous allez voir qu’il y a quand même quelques petites avancées – faute de trouver 5 millions d’euros pour tenir jusqu’à la saison d’été, Thomas Cook Belgium et les deux autres filiales belges avec ses 500 emplois ont déposé le bilan.

On a appris précédemment que 5 millions d’euros avaient été transférés du compte belge de Thomas Cook vers la maison mère, donc les 5 millions d’euros auraient été bien utiles à ce moment-là, mais c’est quelque chose qui est arrivé la semaine dernière, je pense.

Il restait toujours, à l’heure d’écrire cette question, un espoir pour une reprise, ce que l’on a appris ce matin.

Vous allez peut-être pouvoir nous en dire un peu plus. Au siège central, une partie du personnel et de ses délégués espèrent d’ailleurs toujours que le curateur allait pouvoir assurer la poursuite d’une partie des activités ou retrouver un repreneur. Ce qui semblerait être le cas depuis ce matin ou depuis hier soir pour une partie, de nouveau, de l’activité.

Monsieur le Ministre, juste des questions : comment évolue le pilotage du dossier par l’équipe de la curatelle ? Si vous avez un peu d’informations à ce niveau-là, un éventuel repreneur, mais cela, on le sait, mais vous pourrez peut-être nous en dire un peu plus puisqu’il s’est manifesté hier, voire aujourd’hui matin.

Le maintien de l’emploi est-il assuré, parce que, on le sait, on l’a connu dans d’autres situations, en tout cas couvino-couvinoise, les Espagnols reprennent et puis cela ne se passe pas très bien dans la suite. Ce n’était pas le même secteur, j’en conviens.

La rencontre avec la direction de Thomas Cook a-t- elle permis de dégager des pistes de solution ?

Enfin, les outils wallons disponibles pour accompagner les travailleurs ont-ils été mobilisés, vous en aviez dit un mot à ce moment-là, que vous étiez en concertation avec votre collègue ministre au sujet du FOREm.

Je pense que j’ai été assez large et bref sur ce sujet.

Réponse du Ministre Borsus

Madame et Monsieur les députés, c’est un dossier où l’activité évolue effectivement vite et par ailleurs un certain nombre d’événements sont intervenus depuis, à la fois la question au Parlement, et tout au long de ces dernières heures.

Vous m’excuserez si certains des éléments, forcément, suite aux annonces d’hier, sont encore instables.

Je voudrais préciser – vous l’avez relevé, Monsieur Fontaine – que nous sommes en contact avec ma consœur, Mme Morreale en charge de l’Emploi et des volets qui relèvent de son magister.

Parmi les événements récents, il faut désormais, bien entendu, évoquer – et malheureusement – la faillite de la dernière structure belge et je dis au PTB que ce que j’ai lu dans le journal était absolument d’une incorrection totale, personne, au Parlement, dans ce dossier-là comme dans d’autres, n’a fait de l’humour à propos de Thomas Cook. C’est un propos de votre intervention. Je dis cela, je ne dis rien, vous ne me questionnez pas, mais si vraiment vous souhaitez que l’on s’exprime comme cela, alors on sort de tout contexte parlementaire raisonnable. Je dis cela parce que je souhaitais le dire. Je le dis convivialement, mais ce n’est pas comme cela que l’on fait avancer les choses.

Cela a été complètement dénaturé comme propos. Je le regrette vivement. Pas pour moi. Nous, on a le cuir dur, mais pour les travailleurs concernés qui pourraient un instant croire que ce que vous dites est vrai, ce que nous ne croyons pas évidemment en ce Parlement.

Je ferme la parenthèse, avec votre accord, Madame la Présidente, de cette audace réglementaire que je viens de prendre, avec votre accord presque bienveillant.

J’en reviens à Thomas Cook pour dire qu’effectivement, la faillite de la dernière structure est, hélas, intervenue.

On sait que la structure du groupe est une structure un peu complexe puisque l’on a un total, comme vous l’avez évoqué, Monsieur Fontaine, de 600 personnes concernées, 600 emplois, 501 sont concernés par la faillite, 260 en agences, les agences étant situées en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles. L’autre partie de ces 501 emplois étant localisée au centre administratif de Gand.

On a une structure qui est très nationale et très ramifiée à travers les différentes régions du pays.

L’équipe de la curatelle a été désignée le 1er octobre avec pour mission de trouver d’éventuels repreneurs ou marques d’intérêt, pour une partie, voire un ensemble aussi large que possible des activités belges de Thomas Cook.

Il est évidemment encore prématuré, à ce stade, d’évaluer l’offre dont on parle abondamment ces dernières heures et d’évaluer l’ensemble du dossier par rapport à d’autres marques d’intérêt éventuel.

Notons, avec vous, que le groupe Vamos est un interlocuteur qui est tout de même, dans le secteur, assez largement connu, avec une activité – ce n’est pas surprenant – largement vers l’Espagne, mais aussi vers un certain nombre d’autres pays, dont l’Amérique latine.

Il serait question – tout cela est à confirmer, bien sûr – dans l’offre, d’une reprise de 62 agences sur les 91agences concernées. Je n’ai pas la déclinaison géographique au moment où l’on parle. Deux cents emplois seraient préservés et dans ces 200 emplois, un peu plus de 150 emplois seraient dans les agences, dans les différents réseaux des agences, mais je n’ai pas non plus la déclinaison géographique. Ce n’est pas de la mauvaise volonté, comme vous pouvez bien l’imaginer, mais l’information est trop récente et puis, dans ce dossier-là comme dans d’autres, on doit articuler notre travail avec le pilotage légal qui relève de la curatelle. On a ce même type de situation dans d’autres dossiers de cette nature.

Il y aurait un nombre plus restreint de travailleurs maintenus au centre administratif, eu égard aux synergies organisationnelles qui seraient envisagées par ce repreneur Vamos.

Nous n’avons pas, Madame Schyns, à ce stade, prévu de cellule de reconversion.

Je dis « à ce stade » parce qu’eu égard à la déclinaison de l’organisation et de la localisation des emplois concernés et aussi à la reprise potentielle d’une partie de ces travailleurs par le groupe concerné, ou des interlocuteurs concernés, des travailleurs en activité en Wallonie, activé le dispositif de «cellule de reconversion », mais l’on est évidemment tout à fait ouverts, comme le sont d’ailleurs nos outils de type « SOGEPA » que j’ai rencontrés, de manière à envisager avec eux, le cas échéant, nonobstant cette structure complexe – on n’est pas dans le cas d’une fermeture d’une entreprise localisée en Wallonie, comme, malheureusement, on en a connu d’autres – et où le dispositif « reconversion » ou dispositif « SOGEPA » serait intervenu. Ces outils sont disponibles. Ils sont en situation de vigilance.

Je vous demande, si vous le voulez bien, encore quelques heures, quelques jours au grand maximum, de manière à ce que l’on puisse alors affiner le raisonnement. Je le ferai évidemment en totale transparence. Nul doute que Mme la Ministre Morreale agira de la même façon, pour que vous soyez pleinement informés des développements.

Des choses sont en train de se mettre en place, vous le voyez. Elles sont encore partielles, mais on est dans un schéma qui évolue, me semble-t-il, de jour en jour.

Réplique d’Eddy

Je vois, comme vous l’aviez annoncé, que vous tenez parole. Cela, je n’en doutais pas un seul instant.

Je vois que vous êtes vraiment sur la balle et en collaboration avec Mme la Ministre Morreale.

Effectivement, les choses bougent de jour en jour, voire d’heure en heure. Je me doute bien qu’il est très difficile pour vous et pour vos collaborateurs de suivre cela et d’apporter des réponses très précises.

J’attends de votre part, bien entendu, la suite et que vous nous en informiez, simplement.

Si l’annonce se confirme, il faut se réjouir pour les quelque 200 employés d’avoir retrouvé ou conservé son travail. J’espère que ce sera dans le temps et dans la durée surtout.