La Belgique ne dĂ©tient pas le monopole de l’industrie de la mode, mais se dĂ©fend très bien dans ce secteur. Dernièrement, se dĂ©roulait la « Semaine de la mode belge » Ă Louvain. ÉvĂ©nement au cours duquel on pouvait retrouver une centaine de marques belges.
Un secteur qui redĂ©marre et pour qui la prĂ©occupation du circuit court et de l’Ă©conomie circulaire a beaucoup d’importance. Les pratiques sont maintenant axĂ©es sur le durable dans le choix de conception, de fabrication, des matières premières et mĂŞme dans le management.
L’objectif est de dĂ©montrer un cercle toujours plus vertueux aux consommateurs aussi dans le traitement des tissus par l’utilisation raisonnable de l’eau, un usage responsable des Ă©nergies, dans les techniques de finition…
MĂŞme si l’acheteur ne pose pas rĂ©solument son choix en fonction de tous ces critères, l’industrie textile y met un point d’honneur et dĂ©sire un meilleur contrĂ´le des ressources et la possibilitĂ© d’avoir recours Ă diffĂ©rentes filières de recyclage innovant.
- D’autres initiatives, Ă l’image de la start-up Resortecs (pour le dĂ©lissage du vĂŞtement en fin de vie) existent-elles ?
- Combien d’entreprises de recyclage spĂ©cifique au secteur sont-elles implantĂ©es en Wallonie ?
- Monsieur le Ministre concerte-t-il avec le secteur afin de développer cette filière en Wallonie ?
- Comment entend-il aider le secteur Ă se tourner vers l’usage des nouvelles technologies ?
Réponse du Ministre
Comme l’honorable membre le mentionne, le secteur du textile dĂ©sire mettre en Ĺ“uvre et dĂ©montrer un cercle toujours plus vertueux aux consommateurs aussi bien dans le traitement des tissus, par une utilisation raisonnable de l’eau et de l’énergie, que dans les techniques de finition.
En matière d’impacts, comme il le sait, la production de textiles sollicite différentes ressources telles que l’eau et l’énergie, dont des énergies fossiles, puisque les fibres synthétiques sont issues du pétrole. En plus, un vêtement est un produit complexe, construit à base de matières différentes (naturelles, artificielles, synthétiques), d’accessoires, et qui subit des traitements (teinture, apprêts). Cette complexité, et le manque de qualité de certains vêtements, ne facilitent pas la revalorisation matière ni le recyclage. C’est pourquoi 80 % des textiles utilisés dans l’Union européenne ne sont pas recyclés. L’économie circulaire apporte une série de réponses, au moins partiellement, à ces défis auxquels le secteur est confronté.
Au travers de Circular Wallonia, la stratégie wallonne de déploiement de l’économie circulaire, nous avons sélectionné la chaîne de valeur « textiles » comme une des chaînes de valeur prioritaires pour l’économie circulaire en Wallonie. Centexbel, centre de recherche textile et plasturgie, assure la coordination de la taskforce « textiles » qui réunit différents acteurs de la filière, notamment des fédérations (Ressources, Creamoda, Fedustria, Comeos) ainsi que Wallonie Design et Valbiom. Le travail de cette « task force » se fait également en collaboration avec les acteurs de terrain : entreprises et designers.
Les actions qui seront mises en œuvre dans le cadre de cette chaîne de valeur, ont été définies avec le secteur, et se concentrent principalement sur l’« inner circle » de l’économie circulaire, c’est-à -dire les nouveaux modes de conception, de production (eco-design, symbiose industrielle, économie de la fonctionnalité, etc.), et de consommation plus sobres et efficaces (la réutilisation, la réparation, le remanufacturing, et cetera).
La conception circulaire est une des prioritĂ©s de la stratĂ©gie. Cela vise, Ă qualitĂ© et performance Ă©gales, Ă rĂ©duire les impacts nĂ©gatifs du produit sur l’environnement tout au long de son cycle de vie. Elle permet aussi de stimuler la recherche et de donner un sens Ă l’innovation. En effet, il s’agit d’appliquer le principe de faire mieux avec moins tout en conservant les performances du produit. Un des enjeux principaux est aussi de rĂ©pondre aux nouvelles attentes des consommateurs et aux nouvelles rĂ©glementations destinĂ©es Ă la protection de l’environnement. Elle prend en compte toutes les Ă©tapes de vie du produit : matière première, fabrication, transport, distribution, utilisation et en dernier recours, lorsque les boucles possibles de valorisation sont Ă©puisĂ©es, le recyclage.
Une autre priorité est de développer des nouvelles filières de remanufacturing et des business models circulaires favorisant le remanufacturing de textiles collectés, mais aussi la récupération et l’utilisation de matériaux naturels et locaux en Région wallonne. Cette action se concrétisera via le lancement d’appels à projets innovants, et s’intègre dans le Plan de Relance de la Wallonie.
Concernant le recyclage dans le secteur textile, il est prévu dans la stratégie de développer et d’améliorer le tri sélectif et le démantèlement des produits textiles complexes (notamment via un étiquetage permanent et performant) afin d’optimiser ce processus.
En parallèle, la production de chanvre Ă haute valeur textile est Ă©galement un domaine porteur et prometteur pour la Wallonie. Ce champ d’action est Ă©galement investiguĂ© au sein de Circular Wallonia, dans le cadre de la thĂ©matique prioritaire de l’économie biobasĂ©e. Nous mettons Ă©galement en place d’autres leviers dans le cadre de Circular Wallonia pour soutenir les porteurs de projets innovants. Citons notamment l’appel Go circular lancĂ© en Ă©tĂ© (qui Ă©tait ouvert Ă tous les secteurs), l’appel Industries du futur prĂ©vu dĂ©but 2022 (qui soutiendra les entreprises manufacturières Ă devenir circulaires et compĂ©titives, au travers de projets incluant des technologies clĂ© – intelligence artificielle, Internet des Objets, simulation numĂ©rique, et cetera).
Ainsi, la dynamique au sein de Circular wallonia vise à développer une filière textile wallonne locale et circulaire, qui mise sur l’expérience historique de la Wallonie, sur l’innovation, sur les acteurs déjà établis ainsi que sur le dynamisme des stylistes et designers.