Structure pour les enfants avec troubles précoces du comportement
Les troubles précoces du comportement durant la prime enfance peuvent se traduire par des comportements négatifs envers les pairs, des crises de colère incontrôlables, une attitude d’opposition et un comportement agressif. Le diagnostic est difficile à poser et reflète souvent un manque d’interactions entre les parents et l’enfant, des relations inconsistantes, voire un milieu familial et social défavorisé.
Cependant, il arrive que le développement de ces troubles survienne chez des enfants issus de familles aimantes, attentives et bienveillantes. Les professionnels de la santé sont réticents à poser un diagnostic trop tôt dans la vie de l’enfant, ce qui fait que les parents se retrouvent souvent démunis face à ces troubles. Lorsqu’un diagnostic est posé, aucune solution adéquate ne semblerait s’offrir à eux. Ainsi, il arrive qu’ils soient régulièrement dirigés vers les services d’accueil spécialisés de la petite enfance (SASPE), anciennement appelés pouponnières.
Ces structures qui émanent de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) sont des lieux de transition pour des enfants dont les familles ne sont plus en mesure de s’en occuper. Cela étant, elles ne semblent pas correspondre aux familles désireuses de rester présentes pour leur enfant tout en lui apportant une aide adéquate par le biais d’une structure adaptée à ses troubles. En effet, certaines familles souhaitent soutenir leurs enfants et éviter le processus les menant à la délinquance et à la violence envers eux ou autrui, tout en leur assurant un accompagnement et un encadrement par des professionnels.
- Madame la Ministre, avez-vous été interpellée par des familles démunies face au manque d’accueil spécialisé pour leur enfant présentant des troubles précoces du comportement?
- Quel type d’accompagnement leur proposez-vous? Des structures spécifiques en résidentiel sont-elles prévues afin de répondre au mieux aux besoins des enfants concernés?
- Ces structures répondent-elles à une prise en charge globale de l’enfant?
Réponse de madame la ministre
Monsieur le député, les diagnostics des troubles du comportement, comme ceux relatifs aux autres déficiences, sont rarement posés durant la petite enfance. Pour cette raison et bien d’autres, les politiques de l’enfance menées en Fédération Wallonie-Bruxelles tendent à garantir un accueil inclusif et accessible à tous. La réglementation prévoit d’ailleurs que chaque enfant puisse être accueilli dans un milieu d’accueil, y compris les enfants à besoins spécifiques. Pour ce faire, des collaborations existent entre les milieux d’accueil concernés et les services d’aide précoce en Wallonie ou les services d’accompagnement à Bruxelles. J’ai récemment détaillé, dans cette commission, les protocoles de collaboration existant entre l’ONE, l’Agence pour une vie de qualité (AViQ) et le service Phare (Personne handicapée autonomie recherchée) de la COCOF.
Les SASPE auxquels vous faites référence ont pour mission d’héberger des enfants de moins de sept ans, en situation de crise, pour une période la plus courte possible, en vue de favoriser leur réinsertion dans leur milieu de vie. La plupart de ces prises en charge sont effectuées à la demande d’une autorité mandante: soit un service de la protection de la jeunesse (SPJ) chargé de mettre en œuvre les décisions du tribunal; soit un service d’aide à la jeunesse (SAJ) dans le cadre d’une aide négociée.
Indépendamment de l’importance de la question que vous soulevez, la création d’institutions résidentielles spécialisées dans l’accueil de publics en situation de handicap ne relève pas de mes compétences, même s’il s’agit d’enfants. Il en va en effet d’une compétence régionale.
Réplique du député Fontaine
Je prends bonne note de la dernière partie de votre réponse et m’adresserai dès lors à la ministre compétente en Région wallonne.