Alors que l’accord commercial entre l’Union européenne et le MERCOSUR n’a pas encore été ratifié, la Commission européenne a déjà annoncé la mise en place d’une réserve d’1 milliard d’euros pour « soutenir les agriculteurs » en cas d’impact négatif.
Soyons clairs : si la Commission prépare des compensations avant même que l’accord ne soit signé, c’est bien qu’elle sait que les dégâts seront réels et conséquents.
Un accord qui menace notre agriculture
Pour l’agriculture wallonne, cet accord ne sera pas bénéfique. Il risque au contraire de nous exposer à une concurrence déloyale. Comment demander à nos producteurs de respecter des normes environnementales et sanitaires exigeantes si, dans le même temps, on ouvre nos marchés à des produits importés qui ne répondent pas aux mêmes critères ?
Je l’ai rappelé en séance : on ne peut pas vendre ni sacrifier nos agriculteurs et agricultrices sur l’autel du libre-échange.
Une réserve qui interroge
La Commission parle d’un milliard d’euros… mais personne ne sait encore comment ce montant sera réparti, sur quelle base il sera calculé ni d’où il sera exactement tiré. La Belgique et la Wallonie n’ont d’ailleurs reçu aucune information officielle à ce sujet, en dehors de cette communication médiatique.
Un tel flou ne peut que renforcer mes inquiétudes. Derrière l’annonce politique, il n’y a aujourd’hui aucune garantie concrète pour nos producteurs.
La position de la Wallonie est claire
Je me réjouis que la Ministre wallonne de l’Agriculture ait confirmé la ligne défendue par notre Région : en l’état, la Wallonie ne donnera pas son accord à la ratification du MERCOSUR.
Nous devons défendre notre agriculture familiale, nos éleveurs, nos producteurs, nos jeunes qui veulent s’installer. Dans un monde instable, où la paix n’est plus garantie et où les enjeux énergétiques et sécuritaires sont majeurs, l’autonomie alimentaire doit rester une priorité stratégique vitale.
Mon engagement
Je continuerai à me battre pour que cet accord ne voie pas le jour tel qu’il est conçu. Oui, nous avons besoin de commerce international. Oui, nous devons encourager les échanges. Mais jamais au prix de nos agriculteurs, jamais au prix de notre souveraineté alimentaire.