27/05/2025 – Lors de la dernière séance plénière, j’ai interpellé le Ministre de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet, à propos d’une étude récente de Federgon, réalisée en collaboration avec la KU Leuven.
Cette étude mettait en avant un chiffre marquant : 72,2 % des travailleurs et travailleuses intérimaires sont encore en emploi cinq ans après leur passage par l’intérim.
À première vue, ce pourcentage pourrait laisser penser que l’intérim est un vecteur puissant et quasi systématique d’insertion durable. Mais, en analysant les données plus en profondeur, les conclusions sont beaucoup plus nuancées.
En réalité, seuls 36 % des intérimaires accèdent rapidement à un emploi stable et à temps plein en dehors du secteur de l’intérim et s’y maintiennent sur la durée. Pour beaucoup, l’intérim n’est pas la cause de l’insertion professionnelle, mais plutôt une étape transitoire.
Autre exemple : près de 20 % des intérimaires étaient encore étudiants dans les années précédant leur passage en intérim. Leur insertion durable s’explique donc davantage par la fin de leurs études que par leur job intérimaire.
Enfin, l’étude démontre que pour les personnes issues du chômage de longue durée, l’intérim reste un levier trop faible : peu d’entre elles accèdent à une insertion durable par ce biais.
Face à ces constats, j’ai demandé au Ministre s’il partageait ces nuances et quelles mesures concrètes il comptait mettre en place pour favoriser l’accès à des emplois stables en Wallonie.
Dans sa réponse, le Ministre a rappelé que, selon le FOREm, l’intérim joue bien un rôle de tremplin vers l’emploi, notamment pour les jeunes. Il a toutefois souligné que l’intérim devait rester un secteur de passage, et non un lieu d’enlisement avec des missions répétées sur le long terme.
Pour ma part, je continuerai à veiller à ce que la Wallonie privilégie et développe des emplois durables et de qualité. Si l’intérim peut être un tremplin, il ne peut en aucun cas être une finalité.