10/02/2025 – À quelques kilomètres de chez moi, dans la région de Chimay, un projet d’agrivoltaïsme soulève beaucoup de questions. Ce projet prévoit l’installation de 20 000 panneaux photovoltaïques sur 18 hectares de terres agricoles.
D’un côté, certains y voient une opportunité : diversification pour les agriculteurs, production d’énergie renouvelable, bilan carbone positif. De l’autre, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ce qui pourrait devenir une imperméabilisation du territoire, avec le risque d’encourager la spéculation foncière. Une pétition a d’ailleurs recueilli plus de 14 000 signatures contre ce projet.
En interpellant la Ministre de l’Agriculture, j’ai tenu à rappeler une chose simple : les terres agricoles doivent d’abord servir à produire de la nourriture.
Notre souveraineté alimentaire est en jeu, et elle doit rester une priorité absolue.
La Ministre a confirmé que la règle actuelle – mise en place par son prédécesseur – reste d’actualité : seuls des projets pilotes, en collaboration avec la recherche et l’innovation, peuvent être implantés en zone agricole. Les terres cultivables ne doivent pas être sacrifiées alors que d’autres surfaces sont encore disponibles : toits de hangars, parkings, friches industrielles…
J’ai insisté sur ce point : avant de songer à recouvrir des hectares de champs, utilisons d’abord ce que nous avons déjà. Nos agricultrices et agriculteurs disposent de bâtiments dont les toitures sont souvent sous-exploitées. C’est là que doivent se développer les projets énergétiques, pas sur les sols qui nous nourrissent.
Car au-delà de l’énergie, un autre enjeu pèse lourd : la pression foncière. Les prix des terres flambent, ce qui rend l’installation des jeunes particulièrement difficile et met en péril une agriculture à taille humaine. Ajouter des projets de ce type sur des terrains cultivables ne ferait qu’aggraver la situation.
Je suis rassuré que la Ministre partage cette vision et qu’elle reste ferme sur la priorité donnée à l’alimentation. Oui, la Wallonie doit soutenir les énergies renouvelables. Oui, l’innovation est nécessaire. Mais pas au prix de nos terres agricoles, pas au prix de notre avenir alimentaire.