01/04/2025 – Le chauffage au bois fait partie de notre quotidien en Wallonie. Ce n’est pas seulement une question d’habitude ou de confort : pour près d’un quart des mĂ©nages, c’est une nĂ©cessitĂ© Ă©conomique. Dans de nombreuses communes rurales, on fait encore son bois, on l’empile pour l’hiver, et c’est ce qui permet de tenir face Ă la hausse constante des prix de l’énergie.
Mais aujourd’hui, ce mode de chauffage est au centre des discussions européennes. La directive Ecodesign 2022 prévoit un renforcement progressif des normes applicables aux appareils à bois. L’objectif est clair et légitime : réduire les émissions de particules fines qui ont un impact direct sur la qualité de l’air et la santé publique. À l’horizon 2027, certains modèles jugés trop polluants pourraient être retirés du marché.
J’ai interpellé la Ministre de l’Énergie sur ce sujet car il touche à la fois à l’écologie et au social. Oui, nous devons améliorer la performance énergétique et limiter la pollution. Mais il ne faut pas oublier que, derrière ces poêles et ces chaudières à bois, il y a des familles qui n’ont pas toujours d’alternative viable.
La Ministre a été claire : les appareils existants ne devront pas être remplacés. La réglementation ne s’applique qu’aux nouveaux équipements mis sur le marché. Autrement dit, tant que votre poêle fonctionne, vous pourrez continuer à l’utiliser. En cas de remplacement, il faudra se tourner vers des modèles conformes aux nouvelles normes.
J’ai également tenu à insister sur un point essentiel : les primes régionales existent toujours en Wallonie pour soutenir l’achat de systèmes de chauffage biomasse plus performants. Contrairement aux autres Régions du pays, nous continuons à accompagner nos citoyens dans cette transition. C’est une aide indispensable, notamment pour les ménages les plus précaires.
La Ministre a aussi rappelé l’importance des campagnes de sensibilisation, comme « La maîtrise du feu », qui visent à apprendre à mieux utiliser nos poêles. Parce que la manière dont on allume, entretient et alimente son feu joue aussi un rôle majeur dans la réduction des émissions.
Pour ma part, je resterai attentif à deux aspects : que l’Europe tienne compte des réalités sociales et territoriales de la Wallonie dans ses décisions, et que la Région continue de soutenir financièrement les citoyens, en particulier ceux qui n’ont pas d’autre choix que le bois pour se chauffer.
Le chauffage au bois n’est pas un luxe, mais souvent une question de survie énergétique. Défendre son usage responsable et accompagner sa modernisation, c’est protéger à la fois notre environnement et notre population.