01/04/2025 – Le développement de la mobilité électrique est une étape incontournable de la transition énergétique. Pourtant, aujourd’hui, une inégalité persiste : selon que l’on habite une maison avec garage et possibilité d’installer sa borne privée, ou un appartement sans espace adapté, les conditions de recharge ne sont pas les mêmes. Les premiers bénéficient d’un tarif domestique, tandis que les seconds doivent se contenter de bornes publiques souvent facturées à prix fort, au tarif commercial.
C’est précisément ce problème que l’AIEG (Association intercommunale d’électricité de l’arrondissement de Gembloux) veut résoudre, en proposant un projet pionnier en Belgique, voire en Europe. Son ambition : installer des bornes publiques innovantes, accessibles à tous, et permettant une recharge au même prix que celui payé à domicile. Ce modèle garantirait enfin une véritable équité tarifaire entre tous les utilisateurs de véhicules électriques, qu’ils disposent ou non d’une borne privée.
Pour l’instant, l’AIEG se heurte à un obstacle : aucun opérateur privé n’a manifesté d’intérêt pour porter ce projet, et la législation actuelle empêche les gestionnaires de réseau de distribution (GRD) de développer directement des infrastructures de recharge, sauf dérogation du Gouvernement. J’ai donc interpellé la Ministre de l’Énergie afin que le Gouvernement wallon se positionne clairement.
Sa réponse confirme deux choses : d’une part, la volonté de tenir compte de cette problématique sociale et énergétique ; d’autre part, les limites actuelles du cadre légal, qui impose de solliciter un avis de la CWaPE avant toute décision.
Je l’ai dit en séance, et je le répète ici : le Gouvernement a une carte à jouer. Nous devons oser donner plus de souplesse aux gestionnaires publics là où le marché privé ne va pas, et permettre aux projets comme celui de l’AIEG de voir le jour. Ce serait un signal fort, non seulement pour les communes concernées – Andenne, Viroinval, Rumes, Ohey, Gesves – mais pour toute la Wallonie.
Car démocratiser l’accès à la recharge, c’est accélérer la transition vers une mobilité plus propre, tout en évitant de créer une fracture entre ceux qui peuvent s’équiper et ceux qui ne le peuvent pas.
Je resterai vigilant et mobilisé pour que ce dossier avance rapidement. L’équité tarifaire dans la mobilité électrique ne doit pas être un slogan : elle doit devenir une réalité.