26/05/2025 – Après une année 2024 historiquement humide, le printemps que nous venons de vivre a été particulièrement sec. Cette succession d’extrêmes climatiques illustre à quel point le changement climatique met à rude épreuve nos agriculteurs et agricultrices.

Depuis plusieurs années, on nous annonce l’étude d’un mécanisme assurantiel pour indemniser le secteur. En 2017 déjà, une première étude était lancée. La législature suivante, la mise en place d’un tel système figurait dans la Déclaration de politique régionale. Aujourd’hui encore, on nous dit qu’une réponse viendra « d’ici la fin de l’année ». Cela fait presque huit ans que l’on étudie sans décider.

J’ai donc interrogé la Ministre de l’Agriculture, Anne-Catherine Dalcq. Elle m’a confirmé que les travaux des législatures précédentes ne sont pas mis de côté, mais intégrés à sa réflexion. C’est une bonne chose : il serait absurde de repartir de zéro.

Concernant l’exemple flamand, le bilan est clair : malgré une subvention publique couvrant 60 % des primes d’assurance, la souscription chute d’année en année. En 2024, à peine 6 % des exploitations étaient assurées. Ce modèle ne convainc pas les agriculteurs, il ne peut donc pas être transposé tel quel en Wallonie.

Cela dit, il existe d’autres pistes. Dans le passé, la Commission parlementaire avait formulé des propositions pour un système mixte, combinant assurance et mécanismes publics, comme cela existe déjà dans d’autres pays européens. C’est cette direction que je défends : il faut aller chercher ce qui marche ailleurs et l’adapter à notre réalité wallonne.

Au-delà des assurances, il y a évidemment la recherche agronomique : le CRA-W et nos agriculteurs testent de nouvelles variétés et pratiques plus résistantes à la sécheresse. Mais cela demande du temps. En parallèle, il est urgent de mettre en place des solutions de gestion des risques, car chaque saison, nos producteurs sont exposés.

Enfin, je tiens à souligner une contradiction que l’on observe sur le terrain. Dans nos régions de pâturage, j’ai vu ces dernières années de vastes prairies se transformer en champs de maïs, parfois arrosés en permanence. Cela n’a pas beaucoup de sens au vu de la raréfaction de l’eau. Ces choix de cultures interrogent notre modèle agricole et doivent aussi faire partie du débat.

En résumé : il est urgent de dépasser les études et de passer à l’action. Nos agriculteurs ont besoin de perspectives claires, de mécanismes de protection efficaces et d’un accompagnement concret face aux défis climatiques.