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Couvin : aucune suppression de la ligne E86 n’est prévue pour la rentrée 2023

La presse a récemment exprimé des craintes concernant une éventuelle suppression d’un tronçon du parcours de la ligne E86 reliant Namur à Nismes. Un geste fort contraire à la vision portée dans la Stratégie régionale de Mobilité où, tel que confirmé dans la DPR, la volonté de la Région est bel et bien d’augmenter l’offre de transports publics, notamment structurants, telles les lignes Express.

Cette situation qui a déjà fait l’objet d’une de mes questions en décembre 2019 et à laquelle le ministre a répondu que la ligne E86, alors appelée ligne 56, n’était pas menacée. Sa suppression ne correspondait pas aux besoins des populations de notre région.

Touché par cette préoccupation, j’ai donc interrogé ce lundi 17.10.2022 Monsieur Philippe HENRY, Ministre du Climat, de l’Energie, de la Mobilité et des Infrastructures, sur les arguments qui occasionneraient la suppression d’un tronçon qui relie toute notre région au pôle namurois.

De sa réponse, nous pouvons donc retenir que la Ligne E86 n’est pas menacée immédiatement, que rien ne sera fait avant 2025 et les conclusions des études de redéploiement de l’offre en cours seront soumises aux avis des citoyens dans une démarche de consultations.

 

LA REPONSE DU MINISTRE

Henry, Ministre du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures.

Monsieur le Député, comme vous le savez, une étude de redéploiement de l’offre est actuellement en cours sur la zone de 45. Pour rappel, un redéploiement de l’offre a pour objectif d’adapter et d’améliorer le réseau TEC afin de mieux répondre aux besoins de mobilité actuels et futurs.

Ce processus se réalise en phase avec la Stratégie régionale de mobilité, qui mise sur le réseau structurant, notamment sur le réseau des lignes Express. Je rappelle d’ailleurs que le Gouvernement, à mon initiative, a dégagé des moyens croissants pour soutenir un développement important de ce réseau Express ces dernières années permettant la création d’une série de lignes nouvelles et le renforcement d’autres lignes. Actuellement, il n’existe pas moins de 28 lignes pour la Wallonie et elles connaissent un succès croissant en termes de fréquentation ! Je m’en réjouis particulièrement.

Dans le cadre de cette étude de redéploiement, des pistes sont explorées pour tenter d’esquisser un réseau qui soit le plus intégré et complémentaire possible, en limitant la redondance d’offre entre la SNCB et le TEC lorsque cela est pertinent, celle-ci pouvant parfois coûter inutilement aux pouvoirs publics.

Cependant, il est clair que, d’une part, les difficultés liées à l’aspect de manque d’intégration tarifaire entre train et bus et, d’autre part, les inconvénients liés aux ruptures de charge doivent être pris en compte pour la construction de ce réseau. C’est un élément auquel je suis particulièrement attentif, notamment pour le cas de la ligne Namur-Couvin-Nismes.

Pour la zone Philippeville-Couvin, le travail d’étude est toujours en cours pour établir les liaisons pour l’ensemble de la zone, en concertation avec les parties prenantes et notamment les communes concernées. Par exemple, il est clairement envisagé la création d’une nouvelle ligne Express Couvin-Viroinval-DoischeGivet-Hastière-Onhaye-Dinant permettant de connecter ces communes tant à Couvin et sa liaison ferroviaire vers Charleroi qu’à Dinant et sa liaison ferroviaire vers Namur. Dans ce cadre, une autre proposition a effectivement été faite par l’Autorité organisatrice du transport, lors de l’atelier technique organisé le 16 septembre, de ne maintenir l’offre Express 86, sur le tronçon Nismes-Philippeville, qu’aux seules heures de pointe. Cette proposition a été loin de faire l’unanimité, même si elle a permis de soulever plusieurs pistes intéressantes d’amélioration du réseau.

Ce qui est clair par rapport à cette préoccupation, c’est que l’offre de transport devra continuer à répondre aux besoins sur l’axe Nismes-Couvin-Namur, avec une offre adaptée répondant aux attentes des usagers.

Pour la suite, l’Autorité organisatrice du transport poursuit son travail d’analyse et organisera prochainement un nouvel atelier technique de convergence avec les communes de la zone de redéploiement concernée.

L’ambition est de soumettre à l’avis du prochain Organe de consultation du bassin de mobilité de Namur du 8 décembre 2022 un projet de plan régional de transport public qui définira alors les ambitions en termes de liaisons sur la zone de Philippeville-Couvin.

Si un avis favorable est donné sur ce réseau, suivra la phase d’études menée par le TEC, pour réaliser des scénarios opérationnels sur une échelle beaucoup plus « micro » en termes d’itinéraires précis, de localisation des arrêts, d’horaires, et cetera.

Une démarche d’information publique et de participation citoyenne, que j’ai tenues à mettre en place, sera alors organisée dans cette phase afin que les parties prenantes et citoyens puissent émettre leur avis sur le scénario opérationnel établi par le TEC. Ce processus de concertation sera soutenu par un facilitateur externe.

L’implication des citoyens et de leurs représentants aura réellement une influence concrète sur le futur réseau TEC, comme on l’a vu sur les zones de Gembloux ou Florenville, où cette démarche a été particulièrement positive et a conduit à l’adoption d’une série d’améliorations du projet.

La suite du processus prévoit l’intégration de cet input dans le futur réseau, lequel fera à nouveau l’objet d’un passage en OCBM, pour recueillir l’avis formel des communes concernées. La mise en œuvre effective du nouveau réseau est planifiée d’ici 2025 pour la zone Philippeville-Couvin.

Aucune décision n’a donc été prise à ce stade concernant l’évolution de la ligne Express E86, la limitation d’une partie de son parcours aux heures de pointe n’étant qu’une piste de travail exprimée par l’AOT dans le cadre du redéploiement du réseau TEC.

Cela signifie aussi que la ligne E86 n’est en rien menacée à ce stade ni pour la rentrée 2023, comme d’aucuns ont pu l’affirmer dans la presse.

Comme vous le voyez, un redéploiement de réseau est un processus de longue haleine combinant des choix stratégiques et de concertation aux différentes étapes du processus, qui ne peut s’effectuer que progressivement pour garantir les meilleurs résultats.

J’invite donc à poursuivre le travail de façon sereine.

D’une part, l’investissement dans les transports en commun n’a jamais été aussi important en Wallonie que sous cette législature et j’entends agir pour continuer, avec le Gouvernement, à augmenter l’offre de transport, à commencer par les lignes Express. D’autre part, le processus n’en est qu’à ses débuts, absolument rien n’est figé, et les communes et citoyens ont et auront encore largement leur mot à dire. Il va de soi que ce processus ne pourra pas se conclure par une réduction de l’offre globale dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et qu’une évolution n’aura de sens que si elle conduit à un mieux pour les usagers.