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Création d’un bachelier en gestion de crise

Un projet de création d’un bachelier de conseiller en gestion de crise est en cours de gestation depuis 2019. La mise en forme du projet s’est accélérée en raison des récentes crises sanitaire et environnementale, ainsi que des situations d’urgence ou d’exception que nous avons connues. Une demande d’habilitation a été déposée auprès de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (ARES) et une concertation a été organisée avec les opérateurs de terrain le 10 mai dernier.

Ainsi, près de soixante professionnels, issus des secteurs publics et privés, se sont rencontrés à l’initiative du collège provincial de Namur. Qu’ils soient commandants de zone de secours, représentants de la protection civile, de la Croix-Rouge, des grands hôpitaux, des compagnies d’assurances, de la SNCB, des centrales nucléaires de Chooz et de Tihange, de Cohezio ou encore de GSK, ces acteurs ont procédé à un échange de vues sur les besoins réels de ce nouveau métier avec le gouverneur et les responsables de crises aux niveaux local, provincial et fédéral. Dans ce cadre, les participants ont pu dégager des objectifs et déterminer un contenu de formation, des débouchés et l’employabilité afin de structurer et positionner le bachelier. Une rentrée académique coorganisée par la Haute École de la Province de Namur et l’Institut provincial de formation sociale (IPFS) est prévue pour 2023-2024.

  • Madame la Ministre, avez-vous participé à la réflexion sur ce nouveau métier de conseiller en gestion de crise?
  • Les responsables de l’ARES ont-ils bien reçu le dossier d’habilitation dont il est question?
  • Approuvez-vous cette nouvelle offre de formation qui entend s’appuyer sur l’expertise de l’Académie de police, les écoles provinciales de sécurité civile et l’École provinciale d’administration et de pédagogie (EPAP)?
  • D’autres écoles pourraient-elles organiser ce bachelier dans le futur?
Réponse de la Ministre
Monsieur le Député, nous sommes tous particulièrement fragilisés par l’émergence de crises surgissant de plus en plus régulièrement chez nous, comme dans d’autres pays et régions du monde. Je pense aux événements météorologiques ou climatiques violents, ainsi qu’à ceux surgissant dans des contextes géopolitiques qui mettent en péril de larges populations.
Les autorités publiques doivent secourir ces dernières alors même que les infrastructures sont mises à mal et les demandes d’interventions innombrables. Les terribles inondations qui ont touché la Belgique au mois de juillet dernier nous ont fait prendre conscience, une fois de plus, de la nécessité de disposer d’une part de plans d’urgence pour gérer ces situations de crise et, d’autre part, de personnel approprié à même d’apporter leur aide en coordination étroite avec tous les services concernés.
Dans ce cadre, je considère que l’initiative prise en vue de créer un bachelier conseiller en gestion de crise est intéressante et mérite l’attention de l’ARES. Le dépôt évoqué dans votre question concerne, à ce stade de la procédure 2022 de demande d’habilitation au niveau de l’ARES, l’étape de déclaration d’intention.

Il s’agit d’une étape préalable et indispensable à la possibilité du dépôt d’un dossier de demande d’habilitation à introduire pour le 3 octobre. Je peux vous confirmer qu’une déclaration d’intention a bien été déposée auprès de l’ARES par la Haute École de la Province de Namur. Cette dernière propose une codiplomation avec l’IPFS, mais également avec des partenaires tels que les écoles provinciales de sécurité civile, ainsi que les responsables de l’Académie de police et des services du gouverneur de la province de Namur. Le fait que ce projet de formation ait été établi en concertation avec des représentants des services publics, mais également avec des entreprises privées en lien avec les autorités concernées, ajoute à son intérêt.

Il ne m’appartient toutefois pas de me prononcer sur les contenus des offres de formations qui relèvent de la responsabilité des établissements supérieurs pour la préparation du dossier qui doit être déposé à l’ARES et doit contenir à la fois le descriptif des matières à enseigner, les justifications du bien-fondé de la demande et les partenariats éventuels avec d’autres établissements ou des entités spécialisées dans le domaine concerné. C’est l’ARES – au sein de laquelle siègent des représentants des différents établissements et catégories de personnels – qui est amenée à se prononcer sur le dépôt de l’habilitation, sa recevabilité et la pertinence de la création d’un nouveau cursus. Cette déclaration d’intention précise une ouverture à d’autres partenaires possibles parmi les établissements. La richesse des discussions préalables évoquées dans votre question peut, en effet, laisser présager le dépôt d’un dossier définitif.
Préalablement à l’inscription des nouvelles demandes d’habilitation dans les annexes du décret du 7 novembre 2013 définissant le paysage de l’enseignement supérieur et l’organisation académique des études (décret «Paysage»), l’ARES transmettra son avis, reprenant les demandes ayant fait l’objet d’un consensus, au terme du processus d’analyse interne par les chambres, les commissions et le conseil d’administration. L’agenda relatif à la procédure d’habilitation 2022 de l’ARES prévoit un avis à formuler pour le 20 décembre 2022. Il reviendra ensuite au gouvernement d’approuver les nouvelles demandes d’habilitation proposées par l’ARES et de présenter alors celles-ci au Parlement, dans le cadre d’un décret. En outre, les deux partenaires évoqués dans votre question sont les seuls à avoir déposé une déclaration d’intention sur cette thématique, avec une perspective d’ouverture du cursus en 2023-2024 sur l’arrondissement de Namur. Si l’avis du conseil d’administration de l’ARES est positif et si le gouvernement suit cet avis, la formation pourra bien être organisée dès la rentrée 2023.