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Le développement de partenariats économiques en francophonie

Avec la reconstruction de la Wallonie et la relance économique nécessaire après la crise sanitaire, il me semble important que notre Région puisse consolider ses partenariats économiques existants et en développer de nouveaux. À ce titre, des partenaires privilégiés peuvent être trouvés au sein des pays composant la Francophonie.

La Wallonie représente 1 % de la population francophone mondiale, pour 3 % du PIB de la Francophonie. Nous avons donc naturellement une carte à jouer dans un environnement constitué de nombreux partenaires économiques potentiels. La Wallonie exportait ainsi en 2020 près de 13 milliards d’euros vers les pays de la Francophonie.

  • En tenant compte de la relance nécessaire et de la reconstruction de la Wallonie suite aux calamités de ces derniers mois, quelle sera sa politique au regard du développement de partenariats économiques pour la Wallonie en termes d’importations et d’exportations ?
  • Monsieur le Ministre a-t-il, lors de sa participation à la REF, identifié des filières prometteuses pour le développement de la croissance de la Wallonie et de son rayonnement à travers la francophonie ?
  • Quelles sont-elles ?

 

Réponse du Ministre

 

Je me réjouis de l’initiative prise cette année par le Mouvement des entreprises de France (MEDEF) d’organiser cette « Rencontre des entrepreneurs francophones » (REF). Comme l’honorable membre le sait certainement, le MEDEF organise traditionnellement, fin août, son « université d’été », sa « Rencontre des entrepreneurs français ». Pour la première fois cette année, cette rencontre s’est élargie à l’ensemble des pays francophones. Force est de constater que ce ballon d’essai a connu un succès incontestable. En effet, 27 délégations étrangères y ont pris part rassemblant un total de quelque 600 dirigeants d’entreprises dont 450 en provenance de pays non européens.

Je tiens également à souligner que le Président de Madagascar, le Premier Ministre ivoirien, la Secrétaire générale de la Francophonie, mais aussi plusieurs ministres du gouvernement français, ont rehaussé de leur présence cet événement.

La Wallonie se devait de répondre « présent » à ce rendez-vous de la « Francophonie économique ». À cet égard, je suis très heureux qu’à l’initiative de l’Union wallonne des Entreprises (UWE), une vingtaine d’entreprises wallonnes y aient pris part. Glutton, Technord, Spacebel, I-Care, IBA, John Cockerill, JEMA pour n’en citer que quelques-unes. Beaucoup sont présentes, exportent ou ont bâti des partenariats dans les pays de la Francophonie : en France et au Canada bien sûr, mais aussi en Afrique francophone ou dans les pays d’Asie du Sud Est. J’ai tenu à être à leurs côtés et à leur écoute.

Tout d’abord, lors de cette rencontre, j’ai constaté qu’il y a une réelle volonté de structurer et de répéter ce type de rencontres au niveau des associations patronales des pays francophones. Le Premier Ministre de Côte d’Ivoire a d’ailleurs proposé d’accueillir à Abidjan la prochaine édition de la REF. Nous devons en effet encourager les échanges entre les différentes associations des entreprises francophones en vue de mieux nous connaître et de partager nos expériences respectives, à l’instar du rapprochement qui est en train de s’opérer entre l’UWE et le MEDEF. Cette question figurera, à n’en pas douter, à l’ordre du jour du Forum économique francophone qui se tiendra en marge du prochain Sommet de la Francophonie en Tunisie, à Djerba en novembre prochain.

Mais au-delà de ces rencontres et de ces échanges – et l’honorable membre l’a d’ailleurs souligné dans sa question – l’espace francophone constitue d’abord et surtout une opportunité de développement économique pour la Wallonie. Cette opportunité pour la Wallonie que constitue la Francophonie économique est d’ailleurs confirmée par les chiffres clés du commerce extérieur wallon. En effet, 35 % de l’export wallon est réalisé vers les pays francophones alors que les USA représentent 12 % et la Chine 1 %. Pouvoir répondre à des appels d’offre en français constitue un avantage compétitif non négligeable pour nos entreprises, et à ce titre, les organisateurs de la REF Francophonie n’ont pas manqué de nous rappeler combien il est important de défendre aussi le français comme langue des affaires, en entreprise comme dans les institutions européennes et internationales.

En ce qui concerne les secteurs pouvant être ciblés dans cette dynamique de la Francophonie économique, je tiens à souligner que la Wallonie souscrit à la « Stratégie économique pour la Francophonie » (2020-2025) qui a été adoptée par la Conférence ministérielle de la Francophonie en novembre 2020. Cette stratégie cible principalement les secteurs économiques porteurs tels que le numérique et le développement durable, tous deux par ailleurs prioritaires dans le plan de relance wallon. Elle entend également favoriser le développement d’un vecteur d’innovation en vue d’accompagner les transformations numérique et écologique, ainsi la construction d’une filière hydrogène bas carbone forte dans l’espace francophone – un thème cher à la Wallonie, à l’heure où nous portons une attention particulière au maintien et au développement de grands groupes dans notre Région.

Alors que 60 % de la population des pays francophones a moins de 35 ans et que beaucoup de grandes villes francophones sont des moteurs de croissance, nous sommes fiers d’accueillir bientôt à Namur, du 3 au 5 novembre, la prochaine Conférence de l’AIMF, l’Association internationale des Maires francophones, qui regroupe 300 maires de 50 pays. Elle traitera du numérique au service du développement urbain, de la résilience des territoires, de la formation des jeunes et de l’innovation. Il s’agit d’une belle occasion pour mettre en valeur la Wallonie grâce à la Francophonie, et peut-être pour tous les partenaires présents, de faire écho à la REF et de monter en puissance au niveau de la Francophonie économique.