Close

Missions d’intervention intensive en famille

Les services d’accompagnement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont la possibilité d’exercer plusieurs types de missions dans le cadre de leur agrément: une mission psycho-socio-éducative, une mission socio-éducative et une mission intensive. Cette dernière consiste à organiser un accompagnement intensif de l’enfant de moins de six ans dans son milieu de vie en cas de négligence grave – potentielle ou avérée – ou en cas de maltraitance. Ces interventions intensives en famille se font la plupart du temps au domicile fami- lial ou du jeune, à un rythme négocié avec le mandant et la famille ou le jeune.

Ces interventions revêtent diverses formes selon les objectifs de travail négociés lors de l’établissement du mandat: entretiens de soutien, espaces de parole individuels ou collectifs, activités concrètes, collaborations avec le réseau, etc. Au- tant de facettes des missions remplies par les équipes chargées de ces missions, toujours avec les parents et les jeunes, l’intérêt de ces derniers étant bien entendu au centre des préoccupations. Ces missions de 15 jours, qui privilégient les situations d’urgence et les nouveau-nés, permettent de faire une photographie du système familial. L’arrêté du Gouvernement de la Communauté française du 5 décembre 2018 relatif aux conditions particulières d’agrément et d’octroi des subventions pour les services d’accompagnement fixe les modalités des missions intensives en ses articles 16 et 17.
Les services d’accompagnement réalisent un travail remarquable dans tous les types de missions qui leur sont confiées.

Toutefois, la question se pose de la couverture géographique de tels réseaux, en particulier pour les missions intensives. J’en veux pour illustration les missions d’intervention intensive en famille (MIF), qui ne sont couvertes que par peu de services agréés. De ce fait, de larges portions de territoires restent peu ou pas du tout couvertes par ce type de mission, qui reste essentielle pour la protection des enfants de moins de six ans, dans un contexte d’augmentation des mandats délivrés par les services d’aide à la jeunesse (SAJ) et les services de la protection de la jeunesse (SPJ). De plus, là où beaucoup de services agréés opèrent des missions psycho-socio-éducatives et socio-éducatives, peu opèrent des MIF.

  • Madame la Ministre, avez-vous déjà abordé cette problématique avec les acteurs de terrain dans le cadre de l’évaluation de la réforme de l’aide à la jeunesse?
  • Quels leviers sont à votre disposition pour permettre une meilleure couverture du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles en ce qui concerne les MIF?
  • Envisagez-vous une extension des moyens disponibles pour améliorer la couverture géographique et/ou le développement de nouveaux services agréés à même de couvrir des zones jusqu’ici très délaissées?
  • Enfin, avez-vous reçu de nouvelles demandes d’agrément pour ce type de missions?

 

Réponse de la Ministre

 

L’accompagnement intensif des parents de jeunes enfants suspectés d’être victimes de maltraitance ou de négligence grave est l’une de mes priorités. Il est fondamental d’intervenir au plus tôt pour soutenir et accompagner ces parents, et éviter ainsi de retirer de jeunes enfants de leur milieu familial et de briser le lien qui unit parents et enfants.

Je viens d’agréer deux services qui organisent dorénavant des MIF, en plus de l’accompagnement socio-éducatif qui est leur mission principale. Cela représente un total de 24 prises en charge supplémentaires. Il s’agit du service L’Égide, du service d’accompagnement La Séquence à Écaussinnes, et d’une section MIF du service d’accompagnement Li Mohon, situé à Neufchâteau.

Il existe maintenant 8 services d’accompagnement intensif en famille pour les enfants de moins de 6 ans, pour un total de 96 prises en charge simultanées. Ces services se situent dans les arrondissements judiciaires du Hainaut, à Mons, Charleroi et Écaussinnes, de Bruxelles, de Liège, à Huy, du Brabant wallon, à Nivelles, de Namur et de Luxembourg, à Neufchâteau. Tous les arrondissements judiciaires disposent aujourd’hui d’une capacité minimale de 12 prises en charge en MIF. Je continuerai à rester attentive à ce type de besoins.