Signature de l’accord de coproduction cinéma et audiovisuelle avec le Chili
Question orale du 22/05/2017 à Rudy Demotte, Ministre-Président
Monsieur le Ministre-Président, vous et votre collègue chargée de la Culture avez eu l’occasion de signer, ce 12 mai dernier, un accord de coproduction cinématographique et audiovisuelle avec le ministre chilien, Ernesto Ottone.
Cet accord qui lie la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Chili est une heureuse nouvelle puisqu’il s’agit d’un projet mûri et négocié durant de longues années. L’accord vient concrétiser une volonté d’entamer un processus de coproduction cinématographique sur le continent sud-américain. Il est d’autant plus important que notre production reste à la recherche de nouvelles sources de financement.
Le Chili, fort de sa tradition cinématographique, a également le mérite de promouvoir la production au moyen de plusieurs mécanismes. Le pays désirait par ailleurs un pont vers l’Europe. Le mécanisme de double nationalité pour les œuvres ainsi coproduites représente lui aussi un avantage considérable puisqu’il est destiné à soutenir tant le volet culturel que les leviers de l’économie de la création. L’accord de coproduction constitue un outil de véritable renforcement mutuel.
Monsieur le Ministre-Président, ce premier accord avec un pays sud-américain permettra-t-il d’accélérer la conclusion d’accords, toujours en négociation, avec d’autres partenaires tels que le Mexique, le Brésil et l’Uruguay?
Quel bilan tirez-vous des accords déjà existants?
Réponse du Ministre
Il convient d’abord de rappeler le principe de l’accord de coproduction. Ces accords visent à favoriser la coopération professionnelle et à encourager les films coproduits. Chaque coproducteur doit apporter une contribution minimale et prendre en charge certains apports artistiques et techniques. Une fois reconnu comme coproduction officielle, le film bénéficie des avantages réservés aux films nationaux.
L’objectif est double: il s’agit d’encourager le développement de la diversité culturelle et de favoriser l’approche de nouveaux marchés en termes de financement et de circulation des œuvres. À ce titre, l’accord conclu entre la Fédéra-tion Wallonie-Bruxelles et le Chili peut raisonnablement être considéré comme un texte qui encourage la conclusion d’accords avec les autres pays avec lesquels nous sommes aujourd’hui encore en négociation.
Il faut cependant garder à l’esprit que la négociation d’un accord dépend de facteurs multiples. La situation politique des pays partenaires n’est évidemment pas le moindre. Cela étant, l’ouverture à l’Amérique latine est pour nous une priorité. Le bilan que je peux dresser de nos coproductions est très positif. La Fédération Wallonie-Bruxelles possède un vivier de talents extraordinaires dans le secteur du cinéma ou de l’audiovisuel. Ces secteurs demandent précisément à être aidés à l’exportation. Les accords de coproduction permettent de rencontrer cet objectif puisqu’ils structurent la coopération internationale en la matière. Ils encouragent surtout la présence des talents sur de nouveaux marchés.
À l’échelle européenne, outre des accords bilatéraux historiques qui existent avec nos partenaires comme la France ou la Suisse, le principal dispositif réside dans la Convention européenne sur la coproduction, soit le Traité 147 du Conseil de l’Europe. Il nous permet en effet d’avoir un accord bilatéral avec tout pays qui est signataire de la Convention et avec lequel nous n’avons pas d’accord spécifique. Un bel exemple de réussite de l’application de cette disposition est le Luxembourg qui est deuxième partenaire de coproduction après la France.
Sachant que la Convention a été révisée au début de cette année et que la procédure de signature de ratification du nouveau texte par la Belgique est en cours, nous disposons d’un outil moderne et adapté à l’évolution du secteur au niveau européen et international. Si les accords bilatéraux conclus avec les pays extraeuropéens permettent la coproduction d’un nombre relativement restreint de projets, notamment par rapport à la France, ils n’en constituent pas moins un vecteur essentiel de développement de la diversité culturelle.
Nous entendons donc les encourager chaque fois que c’est pos-sible. C’est notamment le cas en ce qui concerne le Canada.