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Soutien aux festivals et mesures en place pour assurer la survie d’une offre diversifiée en Fédération Wallonie-Bruxelles

La Belgique a toujours été une terre de festivals. Des centaines de milliers de festivaliers belges et internationaux viennent, chaque année, vibrer et découvrir de nouveaux artistes dans nos contrées. Si le secteur culturel a lourdement souffert durant les deux années de crise, les festivals d’été ont souffert encore davantage des arrêts drastiques des activités entre le printemps 2020 et aujourd’hui. Notons tout de même que certains festivals ont pu être organisés en dernière minute l’an dernier. Il ne s’agit pourtant pas d’une généralité pour le secteur.

Les festivals reviennent et attendent la reprise de pied ferme; une reprise toutefois remplie d’inconnues, déjà plombée par l’inflation et ses conséquences sur le pouvoir d’achat des ménages. Ils se présentent désormais avec des offres beaucoup plus larges qu’à l’accoutumée. Les organisateurs et les artistes cherchent par tous les moyens à combler les retards et les déficits engendrés par la crise.

Cependant, les constats posés par le secteur culturel valent malheureusement aussi pour les festivals: les achats de billets ne se font pas aussi tôt que les années précédentes, les organisateurs n’ont pas de vision claire à ce jour sur le nombre de festivaliers qui participeront à leurs événements, et beaucoup craignent désormais une très forte concurrence. Cette concurrence a d’ailleurs une conséquence directe sur l’offre culturelle, puisqu’elle fait exploser les cachets perçus par les artistes et complique également l’organisation technique des festivals, elle aussi durement perturbée par l’inflation. Je ne vous apprends rien, Madame la Ministre: avec la pénurie de techniciens et la forte augmentation du prix des infrastructures et des frais de catering, de déplacement et de logement, les coûts liés à l’organisation des festivals ont grimpé en flèche.

  • Les festivals d’été ayant été et étant fortement touchés par les crises successives, envisagez-vous une aide apportée sur le long terme afin de préserver la diversité et la qualité de notre offre culturelle, musicale et cinématographique?
  • Au sortir de la crise, quel est l’état de vos réflexions et de votre concertation avec le secteur pour le soutien et le maintien d’une offre de festivals diversifiée à l’échelle de la Fédération Wallonie-Bruxelles?

 

Réponse de la Ministre

 

Le redéploiement de la culture en cette période post-Covid-19 et, plus spécifiquement, le retour des publics dans les grands rassemblements sont des sujets essentiels. Mon cabinet et moi-même suivons attentivement l’évolution de la situation et continuerons à le faire.

Comme je l’ai indiqué en réponse à la question écrite de M. Gardier portant sur le même sujet et datant du 17 mai, dans les arts de la scène en général, la tendance actuelle veut que la fréquentation globale soit un peu moindre qu’avant la crise sanitaire, bien que certains spectacles tirent leur épingle du jeu. D’après les avis émanant du secteur de la musique, les préventes sont, par comparaison, globalement plus lentes que durant les années normales. Les premiers événements de la saison montrent clairement que les festivaliers attendent la dernière minute pour acheter leur billet.

Cette tendance est plus difficile à confirmer pour les festivals de l’été, car bon nombre d’entre eux n’ont pas organisé d’événements en 2020 ou en 2021. Ils disposent donc d’un nombre conséquent de préventes achetées ces deux dernières années et activables lors de la prochaine édition de leur événement. En pratique, cela signifie que, pour ces événements, les préventes sont, à date équivalente, potentiellement supérieures à la moyenne, mais elles tendent à ralentir, ce qui montre que les nouveaux achats ne suivent pas la courbe de croissance traditionnelle. Les Nuits Botanique en sont un bon exemple. Les têtes d’affiche ont fait le plein, mais les artistes moins connus ont eu peine à vendre des tickets.

Un chiffrage précis de la fréquentation sera disponible lorsque les opérateurs concernés auront finalisé leur rapport d’activités. Pour rappel, le code jaune du baromètre corona a été activé le 7 mars. C’est donc depuis à peine plus de deux mois que les conditions d’accès aux grands événements reviennent progressivement à la normale. Il est donc logique que nous n’ayons pas encore de données chiffrées à ce jour.

Mon cabinet s’est entretenu ces dernières semaines avec les fédérations représentant les organisateurs de festivals et, plus généralement, les organisateurs de concerts. Le constat est le même au niveau européen. Les retours sont très hétérogènes et les situations contrastées.

L’exemple du festival Balkan Trafik, qui se tenait à Bruxelles et Namur du 28 avril au 1er mai, est intéressant. L’opérateur a sollicité mon cabinet, car il se trouvait dans une situation financière délicate après les annulations successives de ses éditions précédentes et un déménagement de BOZAR vers des scènes extérieures, entraînant un surcoût important. L’opérateur a bénéficié d’une indemnisation, grâce à la cellule de veille, et d’une aide au redéploiement, qui lui a permis de créer son édition de 2022. Malgré les préventes assez tardives, l’événement a affiché complet tout au long du week-end et a engrangé un vrai succès. Cet exemple montre bien que la situation actuelle est difficilement lisible et ne peut être appréhendée par des constats péremptoires et définitifs.

C’est pourquoi mon cabinet maintient des contacts réguliers avec les organisateurs de festivals. La cellule de veille a également été maintenue jusqu’à la fin de l’année 2022 pour accompagner, entre autres, les festivals dont la situation financière serait problématique. Les petits et moyens festivals ont également pu solliciter des aides au redéploiement. Le fonds de garantie a, lui aussi, été réactivé pour les organisateurs de festivals de cet été. Comme depuis le début de la crise, mon but est de ne laisser personne au bord du chemin.