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La proposition du ministre bruxellois de l’agriculture d’achat de terres agricoles en Wallonie

Le mois dernier, je vous avais déjà interrogé concernant le projet de rachat de terres agricoles par le groupe Colruyt et c’est naturellement que je reviens vers vous à la suite d’une proposition d’achat de terrains agricoles par la Région bruxelloise. Nous étions d’accord notamment sur le fait que les terres agricoles ne devaient pas faire l’objet de mesures spéculatives.

En effet, la semaine dernière, votre homologue bruxellois Alain Maron annonçait un projet d’achat de terrains agricoles dans les provinces du brabant wallon et du brabant flamand, avec pour objectif d’approvisionner la Région bruxelloise au niveau des circuits courts.

Ces terres se trouvent donc notamment en Wallonie et leur achat par un pouvoir public contreviendrait aux dispositions de la DPR, qui prévoient une facilitation de l’accès au foncier et la mise en place de mesures de soutien visant à encourager les jeunes à s’installer, ainsi qu’à les accompagner, tout en facilitant la transmission de fermes hors du cadre familial.
Cette proposition fut donc à la fois surprenante et rapide.

  • Quelle est votre analyse vis-à-vis de cet achat de terres agricoles via un pouvoir public ?
  • Est-ce que des discussions avaient déjà été enclenchées précédemment par la Région bruxelloise pour des actions dans ce sens ? Dans le cas contraire, comptez-vous entamer une concertation à ce sujet ?

Eléments de réponse du Ministre

J’ai été, comme vous tous, interloqué d’apprendre que la Région bruxelloise souhaitait acheter des terres agricoles dans le Brabant wallon et dans le Brabant flamand, voire au-delà et ce, je cite : « afin de préserver la biodiversité et favoriser une agriculture locale qui pourrait nourrir une partie de la population bruxelloise ».

L’absence totale de concertation de la Région de Bruxelles-Capitale avec la Région wallonne est un véritable problème. Ce n’est d’ailleurs pas seulement avec mon département : ce problème avait déjà été constaté avec le dossier d’une vente de péage urbain à Bruxelles. Cette concertation est pourtant importante pour la qualité des relations et le bon fonctionnement de notre pays, et ce au bénéfice de nos concitoyens qu’ils soient Wallons, Bruxellois, Flamands ou d’autres espaces.

J’avoue avoir été totalement perplexe par rapport aussi à cette vision de l’agriculture. Comme s’il était besoin d’avoir une déclaration ministérielle, une initiative ministérielle, qu’elle soit de fait de qui que ce soit pour venir expliquer : on va vous montrer comment il faut désormais travailler. On va vous montrer quels sont les besoins des territoires. On va faire les choix culturaux à vos places et l’on va finalement, dans une vision d’un autre temps, avoir un regard tellement paternaliste sur l’activité agricole. Je pense que les réactions ont été unanimement négatives. Il ne me semble pas avoir noté une seule réaction soutenante par rapport à la démarche.

Je pense que, pour avoir entendu le secrétaire fédéral d’Ecolo s’exprimer sur un plateau ce week-end, la démarche n’a jamais été elle-même démentie par les structures fédérales de la famille politique de M. Maron.

Cependant, je dois vous indiquer qu’à ce stade, sauf erreur – j’ai pris bonne note de ce qui a été exprimé au Parlement bruxellois et des excuses de M. Maron à destination du monde agricole –, je n’ai pas vu formellement de décision de renoncer à ce projet.